En Belgique, l’MCPA se retrouve dans les eaux de surface à des concentrations dépassant parfois les normes de qualité environnementale (NQE). Par conséquent, Nufarm et Corteva se sont engagés à analyser les données de surveillance disponibles (2017-2019). L’analyse de ces données a permis d’élaborer un plan de réduction des émissions afin de réduire les dépassements des normes de qualité environnementale dans les eaux de surface.
Usage MCPA
Aujourd’hui l‘MCPA est autorisé pour une utilisation dans les céréales, les fruits à noyau, les pommes/poires, les baies, le lin, la floriculture et les prairies. NUFARM commercialise l’MCPA dans des formulations contenant uniquement du MCPA (U 46 M 750) comme matière active, mais également dans des mélanges avec d’autres matières actives (CIRRAN, DAMEX FORTE SUPER, DUPLOSAN SUPER)
La dose de MCPA autorisée pour une seule application est de 0,37 à 3,0 kg de substance active par hectare.
Identification des voies d’emission possibles
Compte tenu de la grande solubilité du MCPA dans l’eau et du fait qu’il ne se fixe pas aux particules du sol, il faut s’attendre à ce que l’MCPA soit sensible au lessivage. L’MCPA n’est cependant pas sensible à l’érosion. Les voies d’émission via l’air peuvent également être exclues en raison de la faible volatilité de la substance.
Cependant, la pollution ponctuelle peut jouer un rôle important dans l’émission de MCPA dans les eaux de surface en raison de mauvaises pratiques tels que le non-respect des zones tampons et la vidange et le nettoyage des équipements de pulvérisation à proximité de l’eau ou sur des surfaces dures.
Analyse
Sur la base d’un examen du cadre agricole et des conditions environnementales de ces sites de surveillance où un dépassement a été constaté, la pollution de source ponctuelle (pulvérisation excessive) a été identifiée comme la voie d’émission la plus importante vers les eaux de surface.
Plusieurs sites de surveillance des dépassements semblent être des petits ruisseaux et des fossés de drainage adjacents à un champ agricole commerciale/une zone de prairie avec à peine un espace (moins de 1 mètre) entre la zone présumée traitée au MCPA et le cours d’eau où l’échantillonnage a été effectué.
Mesures de reduction des emissions
Les mesures de réduction des émissions suivantes empêcheront un nouveau rejet de MCPA dans les eaux de surface belges :
- Afin d’éviter les émissions de sources ponctuelles, NUFARM a proposé au SPF d’uniformiser les étiquettes de tous les produits phytopharmaceutiques contenant du MCPA en ce qui concerne la zone tampon minimale à utiliser.
- Zone tampon minimale de 10m avec technologie classique; OU
- Zone tampon minimale de 5m avec 50% de buses réduisant la dérive
La demande d’adaptation des zones tampons sur les certificats d’autorisation a été approuvée en juillet 2022. Les étiquettes de tous nos produits à base de MCPA seront ajustées le plus vite possible. Cela ne devrait pas empêcher les agriculteurs qui utilisent ces produits de respecter déjà une zone tampon de 10m.
- Recommandations hors certificats d’autorisation des produit phytopharmaceutiques à base de MCPA qui seront mentionnées sur l’étiquette :
- Ne pas pulvériser en cas de risque de dérive
- Le remplissage et le nettoyage du réservoir doivent toujours être effectués loin des cours d’eau et des fossés.
- Respectez en tout temps les zones tampons prescrites. Nous recommandons de toujours maintenir une zone tampon minimale de 5 mètres, même lorsque l’utilisation de buses plus hautes réduisant la dérive permet une zone tampon plus basse.
- Ne pas pulvériser lorsque de fortes pluies sont prévues dans les 24 heures.
NUFARM et Corteva continueront de surveiller et d’analyser les données de surveillance afin de pouvoir ajuster cet PRE si nécessaire.
Ensemble, nous pouvons faire en sorte que les émissions de MCPA dans les eaux de surface soient réduites.
Pour le résumé complet du plan de réduction des émissions de MCPA, veuillez consulter le lien suivant : Résumé du plan de réduction des émissions (PRE) pour le MCPA | Phytoweb (fytoweb.be)