Gerben van Dueren den Hollander (Geduho)

Gerben van Dueren den Hollander dirige une exploitation agricole (Geduho) avec son père, son oncle et son cousin à Oud-Beijerland, en Hollande-Méridionale. L’entreprise cultive, au total, environ 150 hectares de terres, dont 65 hectares destinés aux pommes de terre de consommation. La plupart de ces pommes de terre sont des pommes de terre de table (50 hectares). L’entreprise cultive également 15 hectares de pommes de terre industrielles et des plants de pommes de terre pour son propre usage.

Geduho cultive des plants de pommes de terre, des pommes de terre de table et des pommes de terre frites. Gerben : « Notre plan de culture repose essentiellement sur cinq variétés différentes de pommes de terre de table. De nouvelles variétés viennent régulièrement s’y ajouter. Nos pommes de terre de table arrivent principalement dans les supermarchés (dont Albert Heijn) par l’intermédiaire de Nedato. Il va sans dire que le goût, la stabilité à la cuisson et la forme constituent des critères importants. Nous accordons une importance capitale à la qualité. Nous sommes jugés sur ce point. Le calibre est essentiel. La plupart des variétés sont calibrées jusqu’à 70 mm. Tout ce qui dépasse relève de la tare. D’où l’importance d’un défanage en temps opportun. »

Expériences avec NUCROP
Après ses études à la HAS, Gerben a commencé sa carrière au poste de consultant chez Van Iperen en 2017. « J’y ai rapidement découvert NUCROP. En 2021, nous nous sommes mis à cultiver des pommes de terre grenailles chez nous pour Nedato. Nous devions encore défanner ces pommes de terre en pleine croissance. C’est à ce moment-là que nous avons utilisé NUCROP. Et je dois dire que la technique s’est révélée très efficace. Elle garantissait un défanage rapide et efficace ainsi qu’un bon calibrage. Sans oublier l’induration très rapide de la peau. Pour couronner le tout, un seul traitement suffisait. Bref, nous n’en avons retiré que du positif. »

« En ce qui concerne les pommes de terre de table, nous avons constaté au cours des derniers étés que les fanes dépérissaient naturellement très tôt en raison de la chaleur. Pratiquement aucun traitement n’était nécessaire. Nous avons toutefois utilisé NUCROP sur une parcelle d’Agria (pommes de terre frites). Là encore, j’ai constaté un résultat final similaire, à savoir un défanage rapide et une excellente induration de la peau. »

Le potentiel de NUCROP
« Selon notre expérience, NUCROP offre un excellent potentiel en raison de son efficacité et de l’induration rapide de la peau. Son caractère durable a bien sûr aussi son importance. Nous cultivons sous les labels PlanetProof et Beter voor Natuur & Boer (label AH), ce qui nous oblige à porter un regard critique sur l’utilisation des ressources. J’apprécie notamment la faible consommation d’énergie que garantit NUCROP, surtout en comparaison avec le défanage thermique. D’après moi, NUCROP convient particulièrement aux cultures à croissance vigoureuse ainsi qu’aux cultures où le calibre et l’induration de la peau revêtent une importance particulière. »

 

 

Vincent Coolbergen (Koninklijke Maatschap de Wilhelminapolder)

Vincent Coolbergen est, depuis 2013, responsable de la gestion de la Koninklijke Maatschap de Wilhelminapolder à Wilhelminadorp. Il y assume la fonction de directeur. Avec 1 480 hectares de terres arables, il s’agit d’une entreprise agricole de grande envergure selon les normes néerlandaises. Mais c’est avant tout une exploitation chargée d’histoire, qui prône une bonne gestion et une gestion durable. Le choix de tester très tôt le défanage électrique à l’aide de NUCROP s’est donc imposé comme une évidence.

« L’association Wilhelminapolder adopte une vision à long terme », explique son directeur, Vincent Coolbergen. « La vitalité du sol est essentielle pour nous. Nous veillons à épargner nos terres, comme en témoigne notre plan de culture. Les pommes de terre sont notre pilier sur le plan économique. Nous optons néanmoins pour une culture extensive de 1 sur 4 à 1 sur 5. Cette année, nous avons décidé d’arrêter la culture de la betterave sucrière, qui sollicite trop le sol. Par contre, nous avons augmenté la proportion de cultures de jachère, nous sommes très actifs dans le domaine des engrais verts, nous optons pour du fumier solide et nous hachons la paille. Toutes ces mesures bénéficient, à terme, aux rendements et à l’utilisation durable du sol. En résumé, nous faisons des choix à long terme. Des choix qui correspondent à la vision de nos actionnaires. »

Réduction de l’utilisation des pesticides
Le Pacte vert pour l’Europe prévoit une forte réduction de l’utilisation des produits phytosanitaires d’ici à 2030. Vincent : « La durabilité et la faisabilité économique sont deux principes fondamentaux de notre gestion d’entreprise. Tout commence donc par un sol sain. Nous misons, en outre, sur une croissance saine. Malgré les avancées réalisées dans des domaines tels que les biostimulants et la nutrition foliaire, les produits phytosanitaires restent indispensables. Il est néanmoins possible d’en limiter l’utilisation en procédant, par exemple, à un désherbage mécanique et en choisissant, dans la mesure du possible, des espèces plus résistantes aux maladies. La sélection est, d’après moi, la clé pour obtenir des variétés robustes, y compris dans la culture des pommes de terre. Mais en attendant, l’utilisation des fongicides restera indispensable. »

La technique de défanage NUCROP : un atout majeur
Le défanage intervient à la fin de la culture des pommes de terre. Vincent : « Le défanage électrique s’inscrit dans notre vision de la durabilité. Nous suivons donc de près les avancées en la matière depuis 2020. En 2022, nous avons procédé à un défanage électrique à l’aide de la solution NUCROP sur environ 40 hectares de culture de pommes de terre de consommation et de plants. Le système fonctionne bien et recèle un énorme potentiel. Nous allons donc continuer à l’utiliser. Mais il ne faut pas oublier que NUCROP est une technique relativement neuve. Nufarm et crop.zone sont toujours en train d’optimiser la machine. De mon point de vue, la largeur de travail mériterait d’être augmentée. Quoi qu’il en soit, cette forme de défanage cadre parfaitement avec les efforts que nous déployons pour réduire encore l’utilisation des pesticides. J’y vois donc un sérieux atout pour la culture de la pomme de terre. »

 

Ad Toussaint (NAK)

Défanage et transmission du virus dans les pommes de terre
Si les fanes de la pomme de terre sont mortes, la transmission du virus n’est plus possible. Nul doute là-dessus. Mais qu’advient-il si quelques feuilles vertes subsistent après le défanage à l’aide de NUCROP ? Qu’en conclure ? Nous avons interrogé Ad Toussaint, conseiller chargé des questions d’inspection au sein du NAK (service néerlandais d’inspection générale des semences et des pommes de terre).

Un risque d’infection plus élevé en début de saison
Vu la douceur des hivers, les pucerons exercent généralement une pression élevée dès le début de saison, ce qui accroît le risque de transmission du virus. Ad Toussaint : « Les producteurs ont de plus en plus de mal à respecter les dates de défanages fixées par le NAK qui leur permettraient d’être dispensés des contrôles a posteriori, car la pression des pucerons est déjà forte au début de la saison. L’expérience de ces dernières années montre que la plupart des parcelles doivent donc se soumettre à un contrôle a posteriori. »

Le NAK contrôle rigoureusement la destruction des fanes : on ne peut plus voir aucune feuille verte et les fanes doivent être détruites dans les 12 jours qui suivent le début du défanage.

Que pensez-vous de la technique de défanage électrique NUCROP ?
« Je ne l’ai pas encore vue sur le terrain, mais d’après les photos et les vidéos, les tiges sont bien détruites, ce qui réduit potentiellement la probabilité que le virus se transmette. D’autant plus que le virus met normalement 10 à 12 jours pour atteindre le tubercule. En ce sens, il s’avère utile de suivre l’évolution de la situation. J’imagine que, compte tenu des développements en cours, notamment l’essor du défanage électrique et la diminution du nombre de produits chimiques disponibles, le NAK sera amené à revoir son niveau de tolérance dans le cadre de l’évaluation du défanage. Il acceptera peut-être qu’on voie encore quelques feuilles vertes si les tiges sont mortes et couchées, car la transmission du virus est peu probable dans ces conditions. »

Défanage et maladies bactériennes
À en croire Nufarm, le risque de maladies bactériennes, par exemple, est plus faible après un défanage électrique à l’aide de la solution NUCROP qu’en cas de défanage par broyage. Qu’en pensez-vous ? « Je suis plutôt d’accord. Le défanage par broyage cause d’importantes lésions par lesquelles les bactéries, mais aussi les champignons, peuvent facilement pénétrer dans la plante. De nombreuses études affirment cette théorie. Je ne serais pas étonné que le défanage électrique réduise considérablement ce risque. Je pense donc que Nufarm dit vrai et que le risque de pourriture bactérienne et de transmission de champignons, comme le phytophthora, est plus faible. »

Qu’en est-il de la gangrène (Phoma spp.)? « La gangrène est encore redouté par certains producteurs, surtout dans le nord du pays. Nous n’en avons plus vu depuis des années. Je ne peux évidemment pas prédire si cette maladie posera à nouveau problème un jour. À mon sens, rien ne permet d’établir que le défanage électrique accroît le risque de gangrène. Je pense plutôt qu’il le réduit. »

Votre avis quant à la solution de défanage électrique NUCROP
La principale mission du NAK consiste à maintenir la qualité et la position de force des Pays-Bas dans le secteur de l’exportation de plants de pommes de terre. Ad Toussaint : « Nous n’avons pas de programme de développement durable bien défini dans ce cadre. Nous nous contentons essentiellement de garder un œil sur le marché. Si le défanage électrique offre une alternative efficace et durable aux autres formes de défanage, il est essentiel que nous osions réviser notre politique, qui est établie par la commission permanente en charge des plants de pommes de terre. De préférence à la lumière d’études solides. » 

Nucrop website